L'histoire de l'art, mêlée à celles des appareils et de la communication, est passée du 19ème au 21ème siècle d'une esthétique de la marche et de la présence, à une esthétique du hack et de l'absence.
Hike, Hack/ Hic et Nunc et son dispositif constatent le basculement de l'art dans un système d'information.
Énoncé sur une exposition d’art sans valeur curatoriale, sans valeur esthétique, sans valeur historique et sans valeur critique, validée a priori par son dispositif de communication.
En tant qu’exposition, l’exposition n’est rien de plus qu’un croisement littéral entre une histoire des appareils et des motifs de paysage, ordonnés à partir d’une certaine vision de la modernité selon laquelle une œuvre comporte toujours un « élément réel, qui est la nature, et l’élément individuel, qui est l’homme ». Les artistes réunis attestent, à partir de ce postulat, que l’expérimentation consécutive à l’observation du monde est passée d’une esthétique de la marche – hike, à celle du piratage – hack. Les termes néanmoins ne sont pas démontrés dans l’espace de la galerie comme on pourrait s’y attendre, mais lui sont appliqués, copiés-collés. C’est dire qu’au lieu de réalisation de l’exposition est appliqué le traitement que les artistes rassemblés appliquent au lieu de la représentation.
L’espace de XPO, qui s’accomplit en tant que site par la visite et la présence, est simplement fermé. Ceux qui font les galeries du quartier comme on fait du shopping ou du sport en passent les portes pour se trouver devant un mur, derrière lequel est tenu l’événement – qu’on aime nommer ainsi en référence au journal littéraire créé en 1865 par Hyppolyte de Villemessant et dans lequel Zola rédige ses Salons.
L’exposition existe, elle est seulement fermée a priori à l’expérience de tous pour n’être vue que par un petit nombre de témoins directs, à la seule discrétion du galeriste-gardien. Les œuvres y sont comme dans un studio de télévision: filmées, médiatisées, transmises au plus vaste public par un autre canal, dont l’appréciation du monde n’est pas soumise à la valeur des choses, mais comme l’écrit André Rouillé, à la « valeur-réseau ».
Au-delà du mur monté jusqu’au milieu de la galerie, Hike, Hack / Hic et Nunc est moins déterminée par sa valeur curatoriale ou esthétique que par son inclinaison à satisfaire les exigences de sa communication. C’est aux images qu’en revient la charge ; aux prises de vue qui déterminent la position des œuvres les unes par rapport aux autres et qui s’en vont s’inscrire sur un autre site, en ligne celui-ci, à la fois catalogue et cartel, communiqué de presse et plateforme marchande. Les vues y sont assemblées montées en mosaïque de basse définition, transmises dans la plus pure tradition du mentir-vrai, à cheval entre modernité et modernisme. What you see is what you see évidemment, mais à condition… La mise en scène, est phénoménologiquement semblable à celle que décrit Walter Benjamin au sujet des panoramas de l’Enfance berlinoise.
Oublier l’exposition, donc? Non! En faire un flux plutôt qu’une chose car « c’est l’information, et non la chose, qui est dotée de valeur », c’est l’information et non la chose qui produit le sens. Les artistes et les commissaires trouvent par le biais de cet appareil une façon d’écrire et de décrire automatiquement et en quantité industrielle un autre type de discours sur l’art, qui permet en somme de « rapporter quelque chose visuellement sans syntaxe »
Hike, Hack/ Hic et Nunc et son dispositif constatent le basculement de l'art dans un système d'information.
Énoncé sur une exposition d’art sans valeur curatoriale, sans valeur esthétique, sans valeur historique et sans valeur critique, validée a priori par son dispositif de communication.
En tant qu’exposition, l’exposition n’est rien de plus qu’un croisement littéral entre une histoire des appareils et des motifs de paysage, ordonnés à partir d’une certaine vision de la modernité selon laquelle une œuvre comporte toujours un « élément réel, qui est la nature, et l’élément individuel, qui est l’homme ». Les artistes réunis attestent, à partir de ce postulat, que l’expérimentation consécutive à l’observation du monde est passée d’une esthétique de la marche – hike, à celle du piratage – hack. Les termes néanmoins ne sont pas démontrés dans l’espace de la galerie comme on pourrait s’y attendre, mais lui sont appliqués, copiés-collés. C’est dire qu’au lieu de réalisation de l’exposition est appliqué le traitement que les artistes rassemblés appliquent au lieu de la représentation.
L’espace de XPO, qui s’accomplit en tant que site par la visite et la présence, est simplement fermé. Ceux qui font les galeries du quartier comme on fait du shopping ou du sport en passent les portes pour se trouver devant un mur, derrière lequel est tenu l’événement – qu’on aime nommer ainsi en référence au journal littéraire créé en 1865 par Hyppolyte de Villemessant et dans lequel Zola rédige ses Salons.
L’exposition existe, elle est seulement fermée a priori à l’expérience de tous pour n’être vue que par un petit nombre de témoins directs, à la seule discrétion du galeriste-gardien. Les œuvres y sont comme dans un studio de télévision: filmées, médiatisées, transmises au plus vaste public par un autre canal, dont l’appréciation du monde n’est pas soumise à la valeur des choses, mais comme l’écrit André Rouillé, à la « valeur-réseau ».
Au-delà du mur monté jusqu’au milieu de la galerie, Hike, Hack / Hic et Nunc est moins déterminée par sa valeur curatoriale ou esthétique que par son inclinaison à satisfaire les exigences de sa communication. C’est aux images qu’en revient la charge ; aux prises de vue qui déterminent la position des œuvres les unes par rapport aux autres et qui s’en vont s’inscrire sur un autre site, en ligne celui-ci, à la fois catalogue et cartel, communiqué de presse et plateforme marchande. Les vues y sont assemblées montées en mosaïque de basse définition, transmises dans la plus pure tradition du mentir-vrai, à cheval entre modernité et modernisme. What you see is what you see évidemment, mais à condition… La mise en scène, est phénoménologiquement semblable à celle que décrit Walter Benjamin au sujet des panoramas de l’Enfance berlinoise.
Oublier l’exposition, donc? Non! En faire un flux plutôt qu’une chose car « c’est l’information, et non la chose, qui est dotée de valeur », c’est l’information et non la chose qui produit le sens. Les artistes et les commissaires trouvent par le biais de cet appareil une façon d’écrire et de décrire automatiquement et en quantité industrielle un autre type de discours sur l’art, qui permet en somme de « rapporter quelque chose visuellement sans syntaxe »