" TOUS LES MATINS DU MONDE "
France, deuxième moitié du XVII ème siècle. Deux musiciens vouent leur vie
à la viole de gambe. Deux géants : Marin Marais et Monsieur de Sainte Colombe.
Leurs œuvres ne nous parviendront qu'après trois siècles d'oubli. Le roman de Pascal Quignard,
paru en 199, tient sa part dans leur émergence. Marin Marais alors mieux connu,
a le rôle de l'admirateur fervent et du disciple malmené de Monsieur de Sainte Colombe,
personnage central du récit.
Quignard restitue avec précision le climat d'une époque, cependant l’adéquation
à la réalité des personnages - réels- qu'il nous décrit, ne sera jamais totalement avérée.
Là n'est pas l'intérêt de ce roman sublime.
Le véritable sujet, et peu importe l'époque dans laquelle l'auteur a situé les faits, est en premier lieu
une idée de l'art absolue, sans concession, l'évocation de ces lisières de la déraison où évoluent les artistes,
et qu'il leur arrive parfois de franchir, la difficulté à affronter des réalités, les incandescences et les tragédies
qui en découlent. Les extraits choisis...(tâche délicate, ingrate, tant la langue de Quignard, ne supporte
d'être interrompe, ciselée, précise, couvrant d'un velours égal la beauté d'un rai de lumière dans l'échoppe
d'un cordonnier, la vibration de l'archet sur la corde, le suicide d'une enfant aimée, l'amour, les passions...)
délaissent les tragédies qui jalonnent le récit au profit de tout ce qui relève de la vie, de l'amour, l’amour
des choses minuscules comme l'amour absolu, et surtout, de l'exigence artistique.
Magnifique résonance aux œuvres de l’exposition en cours au Chantier : “TRAIT(S) D'UNION III”
Françoise LANGLOIS (artpapier) - Jean-Christophe ALIX (peinture, sculpture)
- Christian HADENGUE (peinture, photo)- Tony CASSIUS (suspensions, sculpture)
à la viole de gambe. Deux géants : Marin Marais et Monsieur de Sainte Colombe.
Leurs œuvres ne nous parviendront qu'après trois siècles d'oubli. Le roman de Pascal Quignard,
paru en 199, tient sa part dans leur émergence. Marin Marais alors mieux connu,
a le rôle de l'admirateur fervent et du disciple malmené de Monsieur de Sainte Colombe,
personnage central du récit.
Quignard restitue avec précision le climat d'une époque, cependant l’adéquation
à la réalité des personnages - réels- qu'il nous décrit, ne sera jamais totalement avérée.
Là n'est pas l'intérêt de ce roman sublime.
Le véritable sujet, et peu importe l'époque dans laquelle l'auteur a situé les faits, est en premier lieu
une idée de l'art absolue, sans concession, l'évocation de ces lisières de la déraison où évoluent les artistes,
et qu'il leur arrive parfois de franchir, la difficulté à affronter des réalités, les incandescences et les tragédies
qui en découlent. Les extraits choisis...(tâche délicate, ingrate, tant la langue de Quignard, ne supporte
d'être interrompe, ciselée, précise, couvrant d'un velours égal la beauté d'un rai de lumière dans l'échoppe
d'un cordonnier, la vibration de l'archet sur la corde, le suicide d'une enfant aimée, l'amour, les passions...)
délaissent les tragédies qui jalonnent le récit au profit de tout ce qui relève de la vie, de l'amour, l’amour
des choses minuscules comme l'amour absolu, et surtout, de l'exigence artistique.
Magnifique résonance aux œuvres de l’exposition en cours au Chantier : “TRAIT(S) D'UNION III”
Françoise LANGLOIS (artpapier) - Jean-Christophe ALIX (peinture, sculpture)
- Christian HADENGUE (peinture, photo)- Tony CASSIUS (suspensions, sculpture)