Soraya Hocine
Opium, « chacun de nous est un désert… »
Vernissage le vendredi 2 décembre- 18h30-20h30
Au premier regard, ce qui saisit le spectateur face à l'ensemble des photographies (tirages Fresson) de la série Opium, c'est le sentiment de solitude et d'isolement qui se dégage de chacune d'entre elles. Sans doute est-ce là que se logent la vacuité, le vide ou le manque, portés par les mots de Mauriac « Chacun de nous est un désert.. ».1 La série a été réalisée en 2014-2015 suite à une collaboration artistique avec la compagnie chorégraphique La Zampa (théâtre de Nîmes) autour de la notion universelle de « peuple » guidée par la pensée d’Hannah Arendt.
A priori, c'est bien sous le sceau de la figure seule que se place ce projet. La pensionnaire du foyer baignée d'un rai de lumière très hopperesque qui nous tourne le dos, un résident qui se soustrait un instant au monde en fermant les yeux, le livret de famille posé au centre d'une nappe en crochet, l'abat-jour de dentelle suspendu et perdu sur un fond de lambris, l'arbre enneigé ou encore celui qui se dissout dans le brouillard sont autant de sujets choisis par l'artiste pour incarner l'idée de désert. De déréliction peut-être.
Soraya Hocine a cette capacité à déceler dans le réel ce qui d'habitude échappe à notre regard, par son éloignement géographique ou social, et à nous le soumettre avec délicatesse. Elle a l'art de montrer ce qui ne nous est pas familier, ou ce qu'il y a derrière les murs, en des instants de grâce et de dignité. Qu'elle photographie ici les résidents d'une pension de famille d'une fondation d'utilité publique ou qu'elle s'approprie par le corps et le regard un ancien pavillon d'un hôpital psychiatrique (« Serai-je vivant demain plutôt qu’aujourd’hui ? »), elle insuffle dans ses sujets douceur et quiétude, comme si elle caressait le monde pour en saisir l'essence la plus profonde, la plus vraie.
Opium nous est présenté sous la forme d’un journal intime dont les images, jamais volées, ni arrachées à des vies, ne portent aucune trace d'intrusion ou d'obscénité. Elles sont simplement des éclats de sincérité et de grande humanité. Soraya fait se rencontrer photographies familiales ou d’archives et photographies contemporaines, le passé et le présent, une façon d’exprimer ses pensées et de réfléchir à sa propre identité. Pour questionner cet « espace refuge », les souvenirs, les marques de la vie, le quotidien côtoient de vastes paysages propices au rêve et l’imaginaire rythme l’espace désertique.
33 avenue F Delmas (av. de Nîmes) 34000 Montpellier +33(0)6 71 28 53 24
Vernissage le vendredi 2 décembre- 18h30-20h30
Au premier regard, ce qui saisit le spectateur face à l'ensemble des photographies (tirages Fresson) de la série Opium, c'est le sentiment de solitude et d'isolement qui se dégage de chacune d'entre elles. Sans doute est-ce là que se logent la vacuité, le vide ou le manque, portés par les mots de Mauriac « Chacun de nous est un désert.. ».1 La série a été réalisée en 2014-2015 suite à une collaboration artistique avec la compagnie chorégraphique La Zampa (théâtre de Nîmes) autour de la notion universelle de « peuple » guidée par la pensée d’Hannah Arendt.
A priori, c'est bien sous le sceau de la figure seule que se place ce projet. La pensionnaire du foyer baignée d'un rai de lumière très hopperesque qui nous tourne le dos, un résident qui se soustrait un instant au monde en fermant les yeux, le livret de famille posé au centre d'une nappe en crochet, l'abat-jour de dentelle suspendu et perdu sur un fond de lambris, l'arbre enneigé ou encore celui qui se dissout dans le brouillard sont autant de sujets choisis par l'artiste pour incarner l'idée de désert. De déréliction peut-être.
Soraya Hocine a cette capacité à déceler dans le réel ce qui d'habitude échappe à notre regard, par son éloignement géographique ou social, et à nous le soumettre avec délicatesse. Elle a l'art de montrer ce qui ne nous est pas familier, ou ce qu'il y a derrière les murs, en des instants de grâce et de dignité. Qu'elle photographie ici les résidents d'une pension de famille d'une fondation d'utilité publique ou qu'elle s'approprie par le corps et le regard un ancien pavillon d'un hôpital psychiatrique (« Serai-je vivant demain plutôt qu’aujourd’hui ? »), elle insuffle dans ses sujets douceur et quiétude, comme si elle caressait le monde pour en saisir l'essence la plus profonde, la plus vraie.
Opium nous est présenté sous la forme d’un journal intime dont les images, jamais volées, ni arrachées à des vies, ne portent aucune trace d'intrusion ou d'obscénité. Elles sont simplement des éclats de sincérité et de grande humanité. Soraya fait se rencontrer photographies familiales ou d’archives et photographies contemporaines, le passé et le présent, une façon d’exprimer ses pensées et de réfléchir à sa propre identité. Pour questionner cet « espace refuge », les souvenirs, les marques de la vie, le quotidien côtoient de vastes paysages propices au rêve et l’imaginaire rythme l’espace désertique.
33 avenue F Delmas (av. de Nîmes) 34000 Montpellier +33(0)6 71 28 53 24